"Révolution chocolat : Jamais en panne d'innovation, Thierry Mulhaupt fait sauter les frontières entre la pâtisserie et l'art.

Dans un coin de son laboratoire, à Mundolsheim, une toile repose sur un support en Inox. Thierry Mulhaupt, 44 ans, qui a ouvert la pâtisserie et la chocolaterie les plus cotées de Strasbourg et vient de reprendre avec sa femme la célèbre pâtisserie Jean, à Colmar, est artiste à ses heures. Ce rejeton de cinq générations de boulangers haut-rhinois a moissonné les titres : meilleur pâtissier de France, meilleur pâtissier international à Barcelone, premier prix des Olympiades de la gastronomie à Francfort... Tout en formant sa jeunesse dans les meilleures maisons parisiennes (pâtisserie Malitourne, la Tour d'Argent, Dalloyau), il a suivi les cours du soir des Arts déco, moins pour parfaire l'esthétique de ses petits fours que pour satisfaire sa curiosité intellectuelle, qui lui inspire des trouvailles insolites. «En cuisine, j'ai découvert une logique de chromie. Le chocolat se marie avec d'autres mets de couleur chaude. Je me souviens d'un excellent pomerol avec une tarte au chocolat à la truffe, à Noël.» Thierry Mulhaupt ne se contente pas de faire les meilleurs chocolats de Strasbourg, dont d'inoubliables ganaches au pétale de rose ou au thym et ses fondantes mandarinettes, recette de la pâtisserie Jean qu'il a revisitée. On s'arrache aussi ses pains d'épice, confitures, macarons, entremets glacés ou gâteaux aux noms sucrés traduits en japonais pour les gourmets de Tokyo. Son inventivité ne faiblit jamais : il a inventé le principe de la « tarte folle », jamais la même d'un samedi à l'autre, devenue une institution chez les amateurs strasbourgeois. Exemples de cette pâtisserie sans tabous : tarte au chocolat et aux cèpes, ou à la crème de pistache et salade de roquette."